L’agent de Tadej Pogačar, Alex Carera, a lancé un appel appuyé à l’UCI — exhortant l’instance dirigeante à procéder rapidement à des réformes structurelles afin d’assurer la santé du cyclisme dans son ensemble. Les remarques, publiées sur le compte Instagram de Carera, mettent en lumière des problèmes profonds qui menacent aussi bien le niveau élite que la base de la discipline.

Carera estime que les fondations du cyclisme professionnel s’érodent. Il souligne que, tandis que le nombre d’équipes WorldTour reste stable (18), celui des équipes ProTeams a fortement chuté au cours de la dernière décennie : de 27 en 2018 à seulement 16 en 2026. Il propose deux grandes réformes pour stabiliser et revitaliser le sport.
Carera met l’accent sur la notion de parcours de carrière : les équipes ProTeams performantes doivent disposer d’une voie crédible vers le niveau WorldTour (comme on a pu le voir avec Alpecin–Deceuninck, Uno-X Mobility Team et d’autres) si l’on veut maintenir un écosystème sain dans le cyclisme.
Il souligne l’urgence de la situation, Le moment est venu d’agir, et cela doit se faire rapidement. Certains sponsors devraient se retirer en 2025, pour diverses raisons.
Les interventions de Carera s’inscrivent dans une inquiétude plus large : le sport devient de plus en plus déséquilibré, avec une concentration excessive au sommet et de moins en moins d’opportunités pour les petites équipes et les jeunes coureurs. Sans voies de progression claires, le risque est double : une compétitivité amoindrie au plus haut niveau et un affaiblissement du vivier de la relève.
En mettant en place des cadres plus justes et transparents pour la participation (tant en termes d’accès aux courses que de progression des équipes), l’UCI pourrait contribuer à protéger le cyclisme non seulement pour les équipes d’élite, mais aussi pour l’ensemble de ses acteurs.
Pour l’UCI un mandat clair se dessine. Ajuster le calendrier, limiter l’accès des équipes élites aux courses de niveau inférieur et renforcer les systèmes de promotion sont des leviers concrets que l’institution peut actionner.
Pour les équipes ProTeams et Continentales, un sentiment accru de perspective et d’opportunité pourrait permettre de fidéliser les sponsors, de développer les talents et d’investir avec davantage de confiance.
Pour les sponsors et les partenaires : avec des structures plus claires, l’investissement ne consisterait plus seulement à participer à n’importe quelle course possible, mais à s’engager dans un parcours structuré, visible et porteur de valeur.
Pour les fans et le cyclisme de base : un niveau intermédiaire plus fort signifierait des courses plus attractives, davantage d’équipes à suivre et plus d’histoires à raconter, au-delà des seuls grands noms.
Le message de Carera est sans équivoque : pour que le cyclisme prospère à tous les niveaux, et pas uniquement au sommet, l’UCI doit évoluer. Le sport ne peut plus se reposer sur ses structures existantes en espérant le meilleur. De réels changements — dans la conception du calendrier, la catégorisation des équipes et l’accès aux courses — sont nécessaires dès maintenant.














