Le cycliste professionnel Tadej Pogačar a récemment révélé ses données d’entraînement lors d’un entretien avec Peter Attia. Les chiffres bruts — notamment une puissance en Zone 2 de 320 à 340 watts et une fréquence cardiaque maximale (FCmax) de 213 bpm offrent un aperçu rare des biométriques et de la philosophie d’entraînement d’un champion de Grand Tour.

Peter Attia à propos de la Zone 2 de Pogačar :
Maintenir entre 320 et 340 watts pendant 5 heures avec un taux de lactate inférieur à deux… c’est vraiment remarquable.
Pogačar suit attentivement ses valeurs biométriques (principalement la fréquence cardiaque et les indicateurs de récupération), sa puissance et son rendement en montée pour orienter son entraînement et évaluer son état physique. Il souligne utiliser un cardiofréquencemètre depuis son plus jeune âge, et c’est clairement son indicateur de référence.
Fréquence cardiaque et indicateurs de récupération
Pogačar suit sa fréquence cardiaque depuis l’âge de 12 ans et a partagé diverses valeurs qu’il a relevées au fil du temps.
Sa fréquence cardiaque maximale (FCmax) n’est pas anormalement élevée pour un athlète de haut niveau, ni sa fréquence cardiaque au repos (FCR) particulièrement basse. En revanche, sa variabilité de la fréquence cardiaque (HRV) est très élevée.
Catégorie de mesure Valeur plage spécifique Contexte
Fréquence cardiaque maximale (FCmax) 213 bpm<br>203 bpm Atteinte récemment en 2025 (à 27 ans, 220 – âge = 193)<br>Valeur enregistrée lorsqu’il était junior
Fréquence cardiaque au repos (FCR) | 37 bpm<br>42–43 bpm<br>48–49 bpm (voire >50 bpm) La plus basse jamais enregistrée<br>Moyenne nocturne habituelle<br>En cas de maladie ou de fatigue importante
Variabilité de la fréquence cardiaque (HRV) | 120–130 (jusqu’à 150) <br>35<br>80–110 Valeurs maximales lors des très bons jours br Valeurs basses, parfois influencées par la consommation d’alcool<br>Moyenne typique durant les courses par étapes exigeantes (Tour de France, Giro), où elle reste stable
Puissance et zones d’entraînement
Comme la plupart des athlètes de haut niveau, Pogačar structure son entraînement en fonction de ses zones d’énergie, basées à la fois sur la fréquence cardiaque et la puissance, tout en intégrant son ressenti.
Ses zones de fréquence cardiaque sont classiques, mais ses niveaux de puissance sont exceptionnels.
Zone 2 – Fréquence cardiaque (frais) 150 à 155 bpm Lorsqu’il se sent frais
Zone 2 – Fréquence cardiaque (fatigué) 140 à 145 bpm Lorsqu’il est fatigué
Zone 2 – Puissance 320 à 340 watts Puissance typique en Zone 2
Puissance réduite (longues sorties) 290 à 300 watts Utilisée lors de très longues sorties plates (5 h) pour favoriser la récupération
VAM (Vitesse Ascensionnelle Moyenne) 1 700 à 1 800 VAM Atteinte sur une pente de 7–7,5 % lors d’un effort maximal de 15 minutes
Fait intéressant : il continue à suivre sa VAM (taux de montée en m/h) ainsi que sa vitesse, bien qu’il souligne les limites des capteurs de puissance, souvent influencés par la température, la calibration ou la fiabilité.
Il semble privilégier la fréquence cardiaque et la perception de l’effort plutôt que les chiffres absolus de puissance.
Tests et données physiques
En tant qu’athlète professionnel, Pogačar réalise des tests spécifiques et suit plusieurs indicateurs physiologiques clés
Mesure du lactate : lors de tests sur home trainer, il effectue des paliers de 10 minutes et mesure le lactate à l’oreille toutes les cinq minutes pour définir ses zones.
Poids : autour de 69 kg en intersaison.
VO₂ max et FTP : il n’a pas refait de test de VO₂ max ni de véritable test FTP de 20 minutes récemment, mais effectue régulièrement des tests de fatigue (par exemple : blocs de 8 minutes à puissance croissante jusqu’à un effort maximal).
Les métriques de Tadej Pogačar illustrent un athlète d’élite qui équilibre données objectives (puissance, VAM) et ressenti subjectif (fréquence cardiaque, perception, récupération).
Pour les cyclistes amateurs, la leçon principale est d’utiliser le capteur de puissance pour mesurer le travail externe, tout en suivant la fréquence cardiaque et la variabilité de fréquence cardiaque (HRV) afin d’évaluer l’état de récupération et la préparation à l’entraînement.
En définitive, une discipline d’entraînement constante et une physiologie hors norme expliquent la réussite de champions comme Pogačar













