Tadej Pogačar (UAE Team Emirates-XRG) avait lâché une véritable bombe en octobre dernier en révélant qu’un problème au genou lors du Tour de France l’avait fait douter de pouvoir continuer. Son coéquipier Tim Wellens a maintenant confirmé à quel point la situation était sérieuse pour le Champion du monde pendant la dernière semaine de la Grande Boucle.

Le lendemain de l’étape avec l’arrivée au Mont Ventoux, j’ai eu des problèmes au genou et j’ai commencé à douter de ma capacité à continuer, à supporter l’étape reine, avait confié Pogačar à Siol.sl en octobre.
Dans une longue interview accordée au journal français L’Équipe, Wellens a détaillé comment Pogačar lui avait parlé de sa douleur croissante et des changements physiques visibles à l’approche de son quatrième maillot jaune.
Il est allé à l’hôpital après l’étape pour des examens ; ils ont trouvé une inflammation ou quelque chose comme ça, et personne n’était au courant ! J’étais convaincu que ça finirait par se savoir. Il souffrait beaucoup, et nous doutions vraiment qu’il puisse terminer.
Nous avons même envisagé qu’il abandonne la course. Dans le bus, on voyait bien que son corps n’allait pas bien : il était tout gonflé, il avait pris du poids.
Pogačar avait été critiqué à l’époque pour sa tactique jugée défensive et son manque d’attaques face à son grand rival Jonas Vingegaard (Visma–Lease a Bike), mais la gravité de sa blessure au genou a finalement rendu son arrivée à Paris d’autant plus admirable pour Wellens et le reste de l’équipe.
Tout le monde se demandait pourquoi il n’attaquait pas, ce qui était compréhensible. Après coup, on était inquiets pour lui physiquement, mais mentalement, j’ai été surpris de lire qu’il avait hâte de rentrer chez lui. Parce qu’entre nous, on passait vraiment de bons moments.
Malgré son absence de victoire sur les huit dernières étapes, Pogačar a de nouveau dominé le Tour, remportant quatre étapes et devançant Vingegaard de 4 minutes 24 au classement général un écart qui a continué d’alimenter les critiques sur sa supériorité écrasante et le manque de suspense dans la course au maillot jaune.
Wellens admet qu’il pourrait ressentir la même frustration s’il n’était pas coureur d’UAE Team Emirates-XRG, mais insiste sur le fait que cette confiance interne ne vient pas de l’arrogance.
Je le vis de l’intérieur. C’est vrai qu’il y a une confiance, explique Wellens, après que UAE a battu le record de victoires en une saison avec 95 succès en 2025. J’espère que les concurrents ne voient pas cela comme de l’arrogance. Mais je comprendrais qu’il y ait de l’agacement, car cela doit être démotivant.
Si je n’étais pas dans son équipe, j’en aurais peut-être marre moi aussi… Mais je le vois travailler, je vois tout ce qu’il fait.
Plus que les gens qui le critiquent, je vois surtout ses fans : il est vraiment devenu une immense star. S’il doit s’arrêter pour une pause pendant une sortie, il se cache, car dès qu’il s’arrête, les gens accourent pour prendre des photos. On ne s’en rend pas compte, mais il vit ça 24 h sur 24…
Avec les récentes révélations de Pogačar et la confirmation de Wellens, il n’est pas étonnant que le Slovène ait semblé si épuisé vers la fin du Tour — ce qui explique sans doute pourquoi il paraissait saturé de la course dans ses dernières étapes.
Il a déjà évoqué l’idée de prendre sa retraite après les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 et semble peu enclin à poursuivre au-delà de son contrat actuel, qui court jusqu’en 2030. En 2026, il visera une cinquième victoire sur le Tour de France, ce qui lui permettrait d’égaler le record détenu par Eddy Merckx, Jacques Anquetil, Bernard Hinault et Miguel Indurain.














